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LE PARADIS.


CHANT DEUXIÈME


1. O vous qui, sur une frêle nacelle, désireux d’écouter, suivez mon vaisseau, qui chantant vogue,

2. Retournez vers vos rivages ; ne vous hasardez point dans l’Océan, où peut-être, me perdant, demeureriez-vous égarés.

3. La mer où j’entre jamais ne fut parcourue : Minerve m’inspire, Apollon me conduit, et les neuf Muses me montrent l’Ourse.

4. Vous, peu nombreux, qui de bonne heure avez levé la tête vers le pain des Anges, dont ici l’on se nourrit sans en être rassasié,

5. Bien pouvez-vous lancer votre navire sur la haute mer, en suivant le sillon que j’ouvre dans l’eau, qui soudain se referme.

6. Des héros qui passèrent à Colchos, moindre que ne sera le vôtre, fut l’étonnement, lorsqu’ils virent Jason devenu laboureur  [1].