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CHANT TRENTE-UNIÈME.

41. Comme le soleil dans le miroir, ainsi l’animal double rayonnait dedans, offrant tantôt un aspect et tantôt un autre [19].

42. Pense, lecteur, si je m’étonnais, voyant l’objet demeurer le même, et son image changer.

43. Tandis que, pleine de stupeur et de joie, mon âme goûtait de cet aliment, qui, rassasiant de soi, de soi renouvelle la faim ;

44. Par leur démarche se montrant de la plus haute tribu [20], les trois autres s’avancèrent en chantant leur angélique carole.

45. « Tourne, Béatrice, » chantaient-elles, « tourne tes yeux saints sur ton fidèle, qui pour te voir a fait tant de pas !

46. « De grâce, accorde-nous de lui dévoiler ta face, pour qu’il contemple la seconde beauté [21] que tu cèles. »

47. O splendeur de la vive lumière éternelle ! Qui, tant eût-il pâli sous les ombres du Parnasse, ou bu à ses fontaines,

48. Ne paraîtrait impuissant d’esprit, s’il tentait de te peindre telle que tu apparus là où le ciel t’enveloppe d’harmonie et de fleurs,

Lorsqu’au grand jour tu te découvris ?