Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/223

Cette page a été validée par deux contributeurs.
211
CHANT VINGT-HUITIÈME.

7. Tel que celui qui se forme de rameau en rameau, dans la forêt de pins sur le rivage de Chiassi [1], quand le scirocco se déchaîne au dehors.

8. Déjà mes pas lents m’avaient porté si avant dans l’antique forêt, que je ne pouvais plus voir par où j’étais entré,

9. Quand voilà que d’aller plus loin m’empêcha un ruisseau dont, vers la gauche, les petites ondes ployaient l’herbe croissant sur ses bords.

10. Toutes les eaux ici les plus pures paraîtraient altérées par quelque mélange, près de celle-là, qui ne cache rien [2].

11. Quoiqu’un peu brune, elle coule sous l’ombre perpétuelle, qui jamais ne laisse pénétrer un rayon de Soleil ou de Lune.

12. J’arrêtai mes pieds, et des yeux je passai au delà du ruisseau, pour admirer la grande variété des frais mais [3].

13. Là, comme apparaît subitement une chose qui, émerveillant, détourne de toute autre pensée, m’apparut

14. Une Dame [4] qui, seulette, allait chantant et cueillant çà et là les fleurs dont était diapré tout son chemin.

15. — O belle Dame qu’enflamment les rayons d’amour, si j’en crois la semblance qui d’ordinaire rend témoignage du cœur,