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CHANT DEUXIÈME.

7. Après avoir un peu détourné d’elle les yeux pour interroger mon Guide, je la revis plus brillante et plus grande.

8. Puis, de chaque côté, m’apparut je ne sais quoi de blanc, et d’au-dessous, peu à peu, sortit quelque chose de pareil.

9. Mon Maitre ne dit rien, jusqu’à ce que les premières blancheurs se déployèrent en ailes : lorsqu’il reconnut bien le nocher,

10. Il cria : — Ploie, ploie les genoux : voilà l’Ange de Dieu ! Joins les mains ! de tels ministres tu verras désormais.

11. Vois, il dédaigne les instruments humains ; il ne veut d’autre rame, d’autre voile que ses ailes pour parcourir ces lointains rivages ;

12. Vois comme il les dresse vers le ciel, frappant l’air des pennes éternelles, qui ne changent point comme un poil mortel.

15. Plus et plus de nous s’approchait l’oiseau divin, plus brillant il apparaissait ; de sorte que l’œil ne pouvant de près en soutenir l’éclat,

14. S’abaissa ; et lui vint au rivage avec un batelet si svelte et si léger, qu’il ne plongeait aucunement dans l’eau.

15. À la poupe se tenait le céleste nocher, rayonnant de béatitude ; et dedans étaient assis plus de cent esprits.