Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
LE PURGATOIRE.

15. « Une femme est née, et pas encore elle ne porte le voile, commença-t-il, laquelle fera que te plaise ma ville, tant soit-elle décriée.

16. « Tu t’en iras avec cette prédiction : si en quelque erreur t’a induit mon murmure, t’éclaireront les choses mêmes.

17. « Mais dis si maintenant je vois celui qui mit au jour les rimes nouvelles ainsi commençant, : Dames, qui avez intelligence d’amour. »

18. Et moi à lui : — Un suis-je qui, lorsque amour m’inspire, écoute, et ce qu’au dedans il dicte, vais exprimant.

19. « O frère, » dit-il, « à présent je vois le nœud [9] qui empêcha le Notaire, et Guittone, et moi d’atteindre ce doux style nouveau que j’ouïs :

20 « Je vois comment vos plumes fidèlement suivent celui qui dicte, ce que certainement point ne firent les nôtres.

21. « Qui outre-passe pour plaire davantage, plus ne reconnaît la différence de l’un à l’autre style. » Et, semblant satisfait, il se tut.

22. Comme les oiseaux qui hivernent vers le Nil, quelquefois se rassemblent en troupe, puis volent avec plus de hâte, à la suite l’un de l’autre ;