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CHANT VINGT-TROISIÈME.


CHANT VINGT-TROISIÈME


1. Pendant que je tenais mes yeux fixés sur le vert feuillage, comme parfois il arrive qu’à regarder un petit oiseau la vie se perd,

2. Celui qui m’était plus qu’un père me dit : — Cher fils, maintenant viens ; plus utilement doit être employé le temps qui nous est assigné.

3. Je tournai le visage et non moins vite mes pas, vers les sages, qui parlaient de sorte que point ne me coûtait l’aller.

4. Et, tout à coup, voilà des voix gémissant et chantant Labia mea Domine [1], de manière qu’à l’ouïr on ressentait plaisir et douleur.

5. — O doux Père, qu’est-ce que j’entends ? dis-je. Et lui : — Des ombres, qui peut-être vont se dégageant du lien de leur dette.

6. Comme des voyageurs pensifs, rencontrant en chemin des gens inconnus, vers eux se tournent sans s’arrêter ;