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CHANT VINGT-DEUXIÈME.

42. Ainsi l’accoutumance fut là notre enseignement, et nous prîmes ce chemin avec plus d’assurance, par l’assentiment de cette digne âme [22].

43. Et ils allaient devant, et moi seul derrière, écoutant leurs discours, qui me donnaient l’intelligence de la poésie.

44. Mais tôt rompit le doux discourir, un arbre qu’au milieu du sentier nous trouvâmes, chargé de pommes, à l’odorat suaves et bonnes.

45. Et comme le sapin, de rameau en rameau, se rétrécit en s’élevant, ainsi cet arbre en descendant, afin, je crois, que dessus nul ne monte.

46. Du côté où le chemin était fermé, tombait du roc élevé une eau claire, qui se répandait d’en haut sur les feuilles.

47. Les deux Poètes s’approchèrent de l’arbre, et d’au dedans, à travers le feuillage, une voix cria : « De ce fruit vous aurez disette [23]. »

48. Puis elle dit : « Plus pensait Marie, à ce que les noces [24] fussent honorables et complètes, qu’à sa bouche, qui maintenant pour vous répond.

49. « Et les antiques Romains se contentèrent d’eau pour boisson, et Daniel méprisa le manger [25], et acquit le savoir.