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LE PURGATOIRE.

CHANT VINGTIÈME


1. Contre un plus fort vouloir, mal combat un autre vouloir ; ainsi, contre ce qui me plaisait, pour lui plaire, je retirai de l’eau l’éponge non rassasiée [1].

2. Je m’avançai, et mon Guide s’avança par l’espace libre [2], le long de la rampe, comme on va par un étroit mur crénelé,

3. La gent qui, par les yeux, goutte à goutte, verse le mal dont tout le monde est plein [3], s’approchant trop en dehors [4].

4. Maudite sois-tu, antique louve, qui, plus que toutes les autres bêtes, abondes de proie pour ta faim sans fond !

5. O ciel, dont on paraît croire que les mouvements changent la condition des choses d’ici-bas, quand viendra celui [5] par lequel s’en ira celle-ci ?

6. Nous allions à pas lents et rares, et j’étais attentif aux ombres que j’entendais pitoyablement pleurer et se plaindre,