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CHANT DIX-SEPTIÈME.


CHANT DIX-SEPTIÈME


1. Ressouviens-toi, Lecteur, si jamais dans les Alpes te surprit le brouillard, à travers lequel on voit ainsi que voient les taupes à travers leur taie,

2. De quelle façon, lorsque les vapeurs humides et épaisses commencent à se raréfier, le soleil faiblement y pénètre ;

3. Et que ton imagination soit prompte à se représenter comment je revis d’abord le soleil qui se couchait.

4. Ainsi, réglant mes pas sur ceux de mon Maître fidèle, je sortis de ce nuage, et retrouvai les rayons déjà morts sur les rivages bas.

5. O imaginative, qui tellement quelquefois nous sépares des choses du dehors, qu’autour de nous sonnassent mille trompettes, point ne les entendrions,

6. Qui te meut, si ne t’excitent les sens ? Te meut une lumière qui s’informe dans le ciel, ou de soi-même, ou par le vouloir de Celui qui en bas l’envoie.