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CHANT SEIZIÈME.

23. « Vous qui vivez, vous cherchez la raison de tout au ciel, comme s’il emportait tout dans son mouvement par nécessité.

24. « S’il en était ainsi, en vous serait détruit le libre arbitre, et point ne serait-ce justice de recueillir pour le bien la joie, pour le mal les pleurs.

25. « Du ciel vos mouvements ont leur commencement, je ne dis pas tous ; mais supposé que je le dise, pour discerner le bien et le mal une lumière vous est donnée,

26. « Et le libre vouloir. Qui ne se refuse point à la fatigue des premiers combats contre le ciel [9], résiste, puis vainc tout, s’il se nourrit bien [10].

27. « A une force plus grande et à une nature meilleure, libres, vous êtes soumis [11], et celle-ci en vous crée l’esprit, que le ciel n’a pas sous sa dépendance.

28. « Si donc le monde présent dévie, en vous en est la cause, en vous doit-elle être cherchée ; et je vais te la découvrir.

29. « De la main de celui qui en elle se complaît avant qu’elle soit, comme un petit enfant qui rit et pleure, et ne sait pourquoi,

30. « Simplette sort l’âme, qui ne sait rien, sinon que, mue par qui l’a créée pour la joie, volontiers elle se tourne vers ce qui l’amuse.