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CHANT QUATORZIÈME.

33. « Où est le bon Liccio [21] et Arrigo Menardi [22], Pierre Traversaro [23] et Guido di Carpigna [24] ? O Romagnols tombés en bâtardise,

34. « Lorsqu’à Bologne un Fabbro [25] se fait de haute lignée ; lorsqu’à Faënza, un Bernardino [26] di Fosco, d’une herbe, rampante [27] devient la noble tige !

35. « Ne t’étonne point, ô Toscan, si je pleure, lorsqu’avec Guido da Prata [28] je me rappelle Ugolin d’Azzo [29], qui vécut avec nous,

36. « Frédéric Tignoso [30] et ses compagnons, la maison Traversara et les Anastagi [31] (et l’une et l’autre race est déshéritée) [32]

37. « Si je pleure les dames et les cavaliers, les soucis et les joies qui en eux excitaient l’amour et la courtoisie, là où les cœurs sont devenus si mauvais.

38. « O Brettinoro [33], que ne fuis-tu, puisque ta famille, avec tant d’autres, s’en est allée pour ne pas se corrompre ?

39. « Bien fait Bagnacavallo, qui ne veut point de fils, et mal, Castrocaro, et pis, Conio [34], plus empressé d’engendrer de tels comtes.

40. « Bien feront les Pagani [35], lorsque leur démon s’en ira ; non cependant que jamais il reste d’eux une mémoire pure.