33. « Où est le bon Liccio [21] et Arrigo Menardi [22], Pierre Traversaro [23] et Guido di Carpigna [24] ? O Romagnols tombés en bâtardise,
34. « Lorsqu’à Bologne un Fabbro [25] se fait de haute lignée ; lorsqu’à Faënza, un Bernardino [26] di Fosco, d’une herbe, rampante [27] devient la noble tige !
35. « Ne t’étonne point, ô Toscan, si je pleure, lorsqu’avec Guido da Prata [28] je me rappelle Ugolin d’Azzo [29], qui vécut avec nous,
36. « Frédéric Tignoso [30] et ses compagnons, la maison Traversara et les Anastagi [31] (et l’une et l’autre race est déshéritée) [32]
37. « Si je pleure les dames et les cavaliers, les soucis et les joies qui en eux excitaient l’amour et la courtoisie, là où les cœurs sont devenus si mauvais.
38. « O Brettinoro [33], que ne fuis-tu, puisque ta famille, avec tant d’autres, s’en est allée pour ne pas se corrompre ?
39. « Bien fait Bagnacavallo, qui ne veut point de fils, et mal, Castrocaro, et pis, Conio [34], plus empressé d’engendrer de tels comtes.
40. « Bien feront les Pagani [35], lorsque leur démon s’en ira ; non cependant que jamais il reste d’eux une mémoire pure.