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CHANT QUATORZIÈME.

16. « Puis descendant, il trouve des roquets [10] plus hargneux que ne le comporte leur force, et d’eux il détourne son museau dédaigneux [11].

17. « Il descend encore, et plus il grossit, plus le fleuve maudit et néfaste trouve de chiens qui se font loups [12].

18. « Ayant ensuite traversé des ravins plus sombres, il trouve les renards [13], si pleins de fraude, qu’ils ne craignent point qu’aucune habileté les vainque.

19. « Je le dirai, quoique d’autres m’entendent [14] ; et bien s’en trouvera celui-là, s’il se souvient de ce qu’un esprit vrai me dévoile.

20. « Je vois ton neveu, qui devient chasseur de ces loups [15] sur la rive de l’horrible fleuve, et les épouvante tous.

21. « Il vend leur chair vivante ; puis il les tue, comme on tue une vieille bête ; beaucoup de la vie, et soi d’honneur il prive.

22. « Sanglant il sort de la triste forêt [16] : telle il la laisse, que, comparée à ce qu’elle fut jadis, d’ici à mille ans elle ne se reboisera pas. »

23. Comme, à l’annonce de cruels désastres, se trouble le visage de celui qui écoute, de quelque, côté que le péril le menace ;