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INTRODUCTION.

de lui-même, et l’institution n’a plus aucun sens.

L’Église l’a bien senti, et aussi, d’accord en cela avec les pouvoirs despotiques, même les plus ennemis d’elle à d’autres égards, réprouve-t-elle toutes les libertés, les déclarant incompatibles avec sa doctrine et son existence même. Un journal catholique s’en était fait, il y a quelques années, le défenseur. Rome le condamna, et le cardinal Pacca, organe en cette occasion du souverain pontife, écrivait en son nom aux rédacteurs du journal condamné, ces paroles péremptoires :

« Je vais vous exprimer franchement, et en peu de mots, les points principaux qui, après l’examen de l’Avenir, ont déplu davantage à Sa Sainteté. Les voici :

« D’abord elle a été beaucoup affligée de voir que les rédacteurs aient pris sur eux de discuter en présence du public, et de décider les questions les plus délicates qui appartiennent au gouvernement de l’Église et de son chef suprême, d’où a résulté nécessairement la perturbation dans les esprits, et surtout la division parmi le clergé, laquelle est toujours nuisible aux fidèles.

« Le Saint-Père désapprouve aussi, et réprouve même, les doctrines relatives à la liberté civile[1] et politique, lesquelles, contre vos intentions sans doute, tendent de leur nature à exciter et propager

  1. Tous les mots imprimés ici en italiques sont soulignes dans l’original.