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INTRODUCTION.

leur transmettent, réfléchie de cercle en cercle, la lumière qu’ils reçoivent du Point immobile, et les vertus informatrices, qui impriment en chaque être le caractère de sa nature propre, image imparfaite et participation limitée de ce que renferme en soi, à un degré infini, l’Être infini.

Ainsi, aux deux extrémités de ce grand Tout, deux points immobiles, l’un créé, l’autre créateur : en bas la Terre ou la partie la plus matérielle de la création, en haut le Principe universel subsistant de soi en dehors du temps, ou Dieu caché dans les ténèbres de sa lumière impénétrable ; entre ces deux points extrêmes, l’un en immensité, l’autre en petitesse, l’un plénitude de l’être, l’autre dernier terme du moindre être, la Création, de l’ange au grain de sable déployant ses merveilles ordonnées en deux hiérarchies symétriquement correspondantes : celle des esprits et celle des corps animés et inanimés.

Selon ces idées, l’enchaînement des phénomènes dans l’univers dépend d’un enchaînement semblable d’influences émanées de l’Être infini, et se modifiant de ciel en ciel suivant la nature de chacun d’eux et la nature des êtres qui les reçoivent ; de sorte que, connues en elles-mêmes ainsi que dans leurs combinaisons, les effets par lesquels elles se manifestent sur la planète que nous habitons, pourraient être prévus avec une certitude égale à la connaissance qu’on