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CHANT TRENTE-DEUXIÈME.


CHANT TRENTE-DEUXIÈME


1. Si j’avais des rimes [1] âpres et rauques, comme il conviendrait à l’affreux trou sur lequel s’appuient tous les autres cercles,

2. Plus pleinement j’exprimerais le suc de ma pensée ; mais n’en ayant pas, non sans crainte je me hasarde dans mon récit :

3. Car entreprendre de décrire le fond de tout l’univers, point n’est-ce un jeu, ni d’une langue qui balbutie mamma et babbo [2].

4. Mais qu’aident mon vers celles [3] qui aidèrent Amphion à clore Thèbes, de sorte que du fait le dire ne diffère pas.

5. O vous, la lie du peuple maudit, qui êtes dans le lieu dont il est douloureux de parler, mieux vous aurait valu être ici ou brebis, ou chèvres.

6. Lorsque nous fûmes dans le sombre puits, plus bas de beaucoup que les pieds du Géant [4] et lorsque encore je regardais les hautes murailles,