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CHANT VINGT-SEPTIÈME.

16. Et le vieux Mastino, et le nouveau de Verrucchio [7], si cruels envers Montagna [8], enfoncent encore les dents où ils les enfonçaient.

17. La ville de Lamone et celle de Santerno [9] régit le lionceau du nid blanc [10], qui change de parti de l’été à l’hiver.

18. Et celle dont le Savio baigne le flanc [11], comme entre la plaine et le mont elle est sise, vit entre la tyrannie et la liberté.

19. Maintenant je te prie de nous dire qui tu es ; ne sois pas plus dur que d’autres ne l’ont été, et que ton nom se conserve dans le monde !

20. Après qu’à sa manière le feu eut un peu murmuré, la pointe aiguë d’ici et de là se mut, puis émit ce souffle :

21 « Si je croyais répondre à quelqu’un qui dût jamais retourner dans le monde, cette flamme cesserait de se mouvoir.

22. « Mais puisque jamais, si ce qu’on dit est vrai, nul ne retourna vivant de ces profondeurs, sans crainte d’infamie je te réponds.

23. « Je fus homme d’armes, et puis cordelier, croyant, en me ceignant ainsi, expier mes fautes, et certes il en aurait été entièrement comme je le croyais,