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INTRODUCTION.

« C’était, dit M. Villemain[1], d’après Boccace, vers 1504 ; beaucoup de monde, clercs et laïques, étaient accourus dans la grande salle de l’Université pour entendre une thèse qui devait être soutenue de quo libet, — sur tout ce qu’on voudra. Le tenant était un étranger, jeune encore, d’une physionomie haute et grave ; il y avait quatorze champions attaquants : chacun présentait sa question et sa difficulté avec tous les arguments que la science du temps pouvait fournir. Lorsque ces quatorze chevaliers scolastiques eurent passé, le tenant reproduisit lui-même toutes les questions ; puis il les reprit, et avec une infinie variété d’arguments, terrassa chacun de ses quatorze adversaires. »

Il ne laissait pas, durant ces pérégrinations, de continuer son poëme, commencé avant son exil, sans qu’on sache à quelle date précise, et terminé pendant le séjour de l’empereur Henri VII en Italie. Dante et les autres proscrits avaient espéré qu’il leur rouvrirait les portes de Florence. Il marcha en effet sur cette ville ; mais, craignant, à ce qu’il paraît, d’échouer dans cette attaque, il tourna tout à coup vers le royaume de Naples, et bientôt après mourut, empoisonné, dit-on, à Buonconvento, près de Sienne, au mois d’août 1313.

Cette mort fut celle des dernières espérances de

  1. Cours de littérat. française, t. I, p. 296.