Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 1, Didier, 1863.djvu/320

Cette page a été validée par deux contributeurs.
310
L’ENFER.

40. Celui de devant : « Accours, accours, ô Mort ! » Et l’autre, à qui trop il paraissait tarder, criait : « Lappo, si prudentes ne furent pas

41. « Tes jambes aux joutes de Toppo 10. » Et puis, l’haleine lui manquant peut-être, de soi et d’un buisson il fit un seul groupe.

42. Derrière eux la forêt était pleine de chiennes noires, affamées et courant comme des lévriers qu’on vient de détacher.

43. Dans celui qui s’était tapi elles enfoncèrent les dents, et le déchirèrent pièce à pièce, puis emportèrent ces lambeaux palpitants.

44. Alors mon Guide me prit par la main et me conduisit au buisson, qui, à cause des blessures sanglantes, en vain pleurait :

45. « O Jacopo de Sant’ Andrea 11, disait-il, que t’a servi de te faire de moi une défense ? En quoi suis-je coupable de ta méchante vie ? »

46. Quand le Maître près de lui se fut arrêté : « Qui fus-tu, dit-il, toi qui, par tant de plaies, souffles avec le sang des paroles douloureuses ? »

47. Et lui à nous ? « O âmes qui êtes venues pour voir l’indigne saccage qui m’a ainsi dépouillé de mes feuilles,