Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 1, Didier, 1863.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
CHANT DEUXIÈME.

16. « Laquelle souvent, oppressant l’homme, le détourne d’une noble entreprise, comme une fausse vision l’animal ombrageux.

17. « Pour te délivrer de cette crainte, je te dirai pourquoi je suis venu, et ce que j’entendis quand premièrement j’eus pitié de toi.

18. « J’étais parmi ceux qui sont en suspens 9 lorsque m’appela une femme bienheureuse, et si belle que de commander je la requis.

19. « Ses yeux brillaient plus que le soleil, et d’un parler suave et calme, avec une voix angélique, elle me dit :

20. « — Ô âme courtoise du Mantouan, dont la renommée dure encore dans le monde, et autant que le monde durera :

21. « Le mien ami, et non de la fortune, est, sur la pente déserte, tellement empêché dans le chemin, que de peur il s’est retourné :

22. « Et je crains que si égaré il ne soit déjà, que tard je me sois levée pour le secourir, sur ce que j’ai de lui entendu dans le ciel.

23. « Va donc, et avec ta parole ornée, avec tout ce qui sera de besoin pour qu’il échappe, aide-le, de sorte que je sois consolée.