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INTRODUCTION.

scolastique, par qui se développa et en qui se concentra toute la science du Moyen âge. D’autres sources de savoir et de progrès s’ouvrirent pour l’Italie, en communication directe avec l’Orient, d’où, en des temps reculés déjà, des colonies d’artistes, fuyant les persécutions des iconoclastes, lui avaient apporté les principes et les procédés de l’art byzantin, que transforma postérieurement le génie national. Au douzième et au treizième siècle, une sourde fermentation agitait les esprits, ardents à chercher de tous côtés des voies nouvelles. Les manuscrits tirés de la poussière nourrirent le goût des lettres, ranimé par la lecture des anciens poëtes, de Virgile surtout, objet d’une sorte de culte enthousiaste. Après la prise de Constantinople, les lumières refluent dans l’Occident, qui salue de ses acclamations les grands noms de la Grèce, Homère, Sophocle, Démosthène, Platon. La poésie revêt des formes plus savantes, plus variées. La philosophie brise les liens de l’école ; des vides abstractions où elle se perdait, elle redescend au sein de la nature, qu’elle étudie dans ses phénomènes, dont elle s’efforce, par la libre pensée, de découvrir les lois. Ainsi s’ouvre l’ère d’émancipation qu’on a nommée la Renaissance. Le mouvement se propage avec une rapidité croissante, et au seizième siècle il envahit tout. La société, sortant des marais où elle croupissait depuis de si longs âges, avait retrouvé son lit, et s’y précipitait avec une force