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INTRODUCTION.

bienheureux. Béatrix lui montre un trône vacant, lequel est préparé pour l’empereur Henri VII[1].

Puis elle le quitte pour aller prendre place sur un des trônes, et de là, du haut de sa gloire impérissable, elle laisse tomber sur lui un doux et bienveillant sourire. C’est le dernier qu’elle accorde à ce qui est terrestre. Et désormais son regard se fixe vers la source de l’éternelle clarté.

Saint Bernard montre alors au Poëte la Vierge Marie sur son trône, et les âmes des Bienheureux dont le nom est mentionné dans l’un ou l’autre des deux Testaments. Enfin, il est permis au Poëte de jeter un regard sur le plus grand des mystères, l’union hypostatique de la nature humaine et de l’être divin confondus en la personne du Christ. Il se trouve ainsi parvenu aux dernières limites du savoir que peut ambitionner l’intelligence humaine.

« Mais point n’auraient à cela suffi mes propres ailes, si mon esprit n’eût été frappé d’un éclair par lequel s’accomplit son désir. »



  1. Dante compare l’Empyrée à une rose éternelle, du blanc le plus pur, dont les feuilles se disposent en cercle autour de ses pétales.