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INTRODUCTION.

« Ce pourquoi le peuple, qui voit son guide rechercher le seul bien dont il est avide[1], s’en repaît, et ne demande rien de plus.

« Bien peux-tu voir qu’être mal régi est la cause qui a rendu le monde criminel, et non la nature corrompue en vous.

« Rome, qui au bien ramena le monde, avait coûtume d’avoir deux soleils, qui montraient les deux routes, celle du monde et celle de Dieu.

« L’un a atteint l’autre, et l’épée est jointe à la crosse, et mal convient-il que par vive force ils aillent ensemble[2].

« Parce que, joints, l’un ne craint pas l’autre ; si tu ne me crois, regarde à l’épi, car toute plante se connaît par sa graine.

« O mon Marc, répond Dante, bien tu raisonnes ; et à présent je comprends pourquoi les fils de Lévi furent exclus de l’héritage[3]. »

L’auteur du livre de Monarchiâ reproduit ici sa doctrine de deux puissances, l’une spirituelle, l’autre temporelle, séparées de droit divin. Dans leur réunion entre les mains du Pape, il voit la cause des maux de

    rituel, figuré, selon les interprètes de l’Écriture, le ruminer, mais non le pouvoir temporel, que figurent les ongles fendus.

  1. Les biens matériels.
  2. Que la violence les réunisse en une même main.
  3. Purgat., ch. XVI, terc. 28 et suiv.