route, car le mont est rude à monter ; et, ce travail accompli, il lui promet le repos de sa fatigue.
« Après qu’il eut dit cette parole, une voix tout près se fit ouïr : — Peut-être auparavant auras-tu besoin de t’asseoir.
« Au son de cette voix, nous nous retournâmes, et nous vîmes, à main gauche, un grand rocher que ni lui ni moi n’avions aperçu d’abord.
« Nous nous y traînâmes : là étaient des gens qui se tenaient à l’ombre derrière le rocher, comme par nonchalance on se pose.
« Et l’un d’eux, qui me paraissait las, était assis et embrassait ses genoux, la tête entre eux baissée.
« — O mon doux Seigneur, dis-je, regarde celui-là qui se montre plus indolent que si la paresse était sa sœur.
« Lors, prenant garde, vers nous il se tourna, levant les yeux seulement au-dessus de la cuisse, et dit : — Monte, toi qui es vaillant !...
« Je le reconnus alors, et la fatigue qui encore un peu hâtait ma respiration, ne m’empêcha point d’aller à lui ;
« Et quand je fus près, à peine souleva-t-il la tête, disant : — As-tu remarqué comme le soleil à gauche conduit son char ?
« Son lent mouvoir et ses courtes paroles ame-