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INTRODUCTION.

d’où elles partent, toutes âmes montent au ciel, toutes y arriveront avec plus ou moins de labeur, parce que Dieu les attire toutes à soi, que Dieu est amour, et que l’amour est plus fort que la mort.

En sortant du gouffre infernal, et le visage encore souillé par ses noires vapeurs, Dante, tout à coup, revoit la lumière :

« Une douce teinte de saphir oriental, qui, jusqu’au premier cercle, nuançait l’aspect serein de l’air pur,

« Rendit à mes yeux le plaisir, dès lors que je fus hors de la morte atmosphère qui m’avait contristé la vue et le cœur.

« La belle planète qui invite à aimer[1], voilait les Poissons qui la suivaient, et, par elle animé, tout l’orient souriait[2]. »

Le même sujet a inspiré à Milton les beaux vers par lesquels s’ouvre son troisième chant :

« Salut, lumière sacrée, fille du ciel, née la première, ou de l’Éternel rayon coéternel ! ne puis-je pas te nommer ainsi sans être blâmé ? Puisque Dieu est la lumière, et que, de toute éternité, il n’habita jamais que dans une lumière inaccessible, il habita donc en toi, brillante effusion d’une brillante essence incréée. Ou préfères-tu t’entendre appeler

  1. Vénus.
  2. Purgat., ch. I.