après avoir quitté Circé, il commença ses courses errantes[1].
« Ni la douce pensée de mon fils, ni la piété envers mon vieux père, ni l’amour dû qui devait être la joie de Pénélope,
« Ne purent vaincre en moi l’ardeur d’acquérir la reconnaissance du monde, et des vices des hommes, et de leurs vertus.
« Mais sur la haute mer de toutes parts ouverte, je me lançai avec un seul vaisseau, et ce petit nombre de compagnons qui jamais ne m’abandonnèrent.
« L’un et l’autre rivage je vis, jusqu’à l’Espagne et jusqu’au Maroc, et l’île de Sardaigne, et les autres que baigne cette mer.
« Moi et mes compagnons nous étions vieux et appesantis quand nous arrivâmes à ce détroit resserré où Hercule posa ses bornes,
« Pour avertir l’homme de ne pas aller plus avant. Je laissai Séville à main droite ; à l’autre déjà Septa m’avait laissé.
« — O frères, dis-je, qui, à travers mille périls, êtes parvenus à l’occident, suivez le soleil, et à vos sens
« A qui reste si peu de veille, ne refusez pas l’expérience du monde sans habitants ;
- ↑ Chant xxvi.