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INTRODUCTION.

savantes, les plus curieuses, les plus variées, ne produisent qu’une sorte de vain éblouissement. On y rencontre trop souvent des rapprochements forcés, de longues suites d’inductions faiblement liées entre elles ; des conjectures au lieu de preuves ; des preuves qui n’en sont quelquefois que pour sa vive imagination. Cependant, si l’on peut justement le taxer d’exagération, son livre n’en contient pas moins des vérités, selon nous certaines, et propres à jeter un nouveau jour sur l’ouvrage du Poëte florentin. Il offre, ce nous semble, deux aspects principaux et comme deux poèmes entrelacés, unis et distincts : un poëme historique et politique, un poëme philosophique et religieux. Telle est même la complexité de cette composition sans modèle, que, dans chacun de ces poëmes, où, des deux sujets que l’auteur y traite, l’un sert de voile à l’autre, on doit encore distinguer plusieurs sens, ainsi que Dante lui-même en avertit dans son Épître dédicatoire à Can Grande, chef de la ligue gibeline.

« Pour comprendre les choses qui seront dites, il faut savoir que le sens de cet ouvrage n’est pas simple, qu’on peut dire plutôt qu’il a plusieurs sens : puisque autre est le sens qui se tire de la lettre, autre celui qui se tire des choses signifiées par la lettre. Le premier s’appelle littéral, le second allégorique et moral. Ceci entendu, il est manifeste que