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NOTES SUR LE VINGT-TROISIÈME CHANT


[1] Le texte dit, comme deux frères mineurs.

[2] Tout le monde sait que, pendant que le rat et la grenouille se débattaient, ils furent tous deux mangés par un milan : le poëte rapproche cette fable du désastre arrivé à ces deux démons.

[3] Frédéric II faisait couvrir les criminels de lèse-majesté d’une chape de plomb : on les plaçait ensuite auprès d’un grand feu où la chape et le coupable fondaient ensemble. Jean sans Terre en fit faire une pareille pour l’archidiacre de Norwich, qui succomba bientôt sous le poids de cet étrange vêtement. Il semble, en lisant l’histoire de ces temps malheureux, que le poëte ait plutôt exercé ses yeux que son imagination.

Ces chapes dorées à l’extérieur, et de plomb au dedans, sont un emblème de l’hypocrisie, comme les sépulcres blanchis de l’Evangile.

[4] Il y eut plusieurs gentilshommes de Bologne, de Modène et de Reggio, qui pour se dérober aux impôts et aux discordes publiques, demandèrent au pape Urbain IV d’ériger en leur faveur un ordre religieux et militaire qui pût, comme celui des Templiers, combattre contre les infidèles, et maintenir la foi et la justice. Le pape érigea l’ordre, et les chevaliers furent nommés Frères de Sainte-Marie. Au lieu de combattre, ils se mirent à vivre ensemble, et à se traiter l’un l’autre splendidement avec leurs enfants et leurs femmes, ne conservant de la vie monacale que le goût pour la bonne chère, si bien que le peuple les appela Frères Joyeux. Quand Mainfroi, premier support des Gibelins en Italie, eut perdu dans la Pouille son trône et sa vie, les Guelfes prirent vigueur,