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NOTES SUR LE DIX-HUITIÈME CHANT


[1] Le local du huitième cercle est fort bien décrit ; mais il demande une grande attention pour être entendu.

[2] Boniface VIII avait institué le jubilé en 1300, époque où Dante suppose qu’il fit son poëme, quoiqu’il l’ait réellement fait quelques années après. La foule que cette solennité attira dans Rome fut si grande, qu’on prit le parti de diviser le pont du château Saint-Ange dans sa longueur, par une barrière qui séparait le peuple en deux bandes : l’une qui allait à Saint-Pierre, et l’autre qui en sortait.

Ici, la première file des coupables est de ceux qui ont vendu les femmes aux plaisirs des autres ; la seconde est de ceux qui les ont séduites pour en jouir eux-mêmes.

[3] C’était un Bolonais nommé Venetico Caccianimico, qui se fit bien payer par le marquis Obizo d’Est pour lui livrer sa sœur Gisole, laquelle s’attendait à être épousée.

[4] Cet Obizo d’Est, marquis de Ferrare, dont il est parlé au douzième chant, était appelé communément le marquis. C’était un homme cruel et sans foi. Il paraît que tout le monde ne convenait pas que Caccianimico lui eût vendu sa soeur.

[5] Bologne est arrosée par la Savenne et le Reno. Les Bolonais ont un accent particulier : ils prononcent sipa au lieu de si ; comme on dirait ouida pour oui. Le texte fait allusion à cette locution bolonaise.

[6] Il faut observer que les vallées étaient rangées en cercles, les deux poëtes ne parcourent jamais