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NOTES SUR LE CINQUIÈME CHANT


[1] Ce juge, avec sa longue queue, est quelque démon qui se fait son enfer de la place qu’il occupe. L’idée de lui faire faire autour de ses reins autant de tours avec sa queue que le coupable doit descendre de degrés au fond de l’Enfer est une de ces bizarres imaginations qu’on reproche à Dante.

[2] Il nous peint ici le supplice des amants avec des traits qui caractérisent bien la passion orageuse qui a fait le tourment de leur vie. C’est le moral des passions transporté au physique qui en fait la punition ; et chaque supplice est pris dans la nature du crime.

[3] C’est Didon. Quant à Sémiramis qui vient d’être nommée, je ne sais pas s’il faut en croire les historiens, lorsqu’ils assurent qu’elle fit une loi qui autorisait les débauches amoureuses.

[4] Neveu de Marc, roi de Cornouailles, et amant de la reine Isolte, femme de ce prince. Marc, les ayant surpris, les perça de la lance même du coupable. Tristan fut le premier chevalier de la table ronde.

[5] Celle qui parle est Françoise de Polente, fille du prince de Ravenne, mariée au tyran d’Arimino. L’ombre qui est à ses côtés est celle de son amant, qui était aussi son beau-frère. Le mari les surprit un jour et les poignarda. Cet époux bossu, borgne et jaloux, avait une femme trop belle et un frère trop aimable ; et ce qui intéresse en leur faveur, c’est qu’ils s’étaient aimés et promis foi et mariage avant qu’elle eût été contrainte de donner sa main à l’aîné, qui était souverain. Il est bon d’observer que Dante, réfugié chez ces différents Princes, ne laisse pas de raconter cette histoire désastreuse et délicate qui les touche de si près et qui venait d’affliger toute l’Italie.