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cinquième année d’existence de notre collection par la publication du poëme le plus grandiose qu’ait produit le génie humain, sans en excepter l’Iliade et l’Énéide.

Nous ne nous dissimulerons pas toutefois qu’il nous était difficile de choisir, parmi les traductions existantes de la Divine comédie, celle qui pouvait donner la plus juste idée d’une œuvre écrite à une époque où la langue italienne n’était pas encore fixée et portée à son plus haut degré d’harmonieuse élégance par les Torquato Tasso et les Pétrarque, d’une œuvre écrite en plein moyen âge, par un homme qui, nourri des fortes études classiques, essayait, malgré sa profonde connaissance des lettres latines, de transplanter dans l’épopée le langage de tous les jours, et qui, grâce à cet héroïque effort, emportait d’assaut la gloire et l’immortalité.

Un moment, nous avons songé à mettre de côté les travaux déjà faits et à laisser à des littérateurs contemporains le soin de présenter Dante à notre sympathique public. Mais il nous a fallu renoncer à ce projet quand, par trois fois, nous nous sommes trouvé en face d’un débordement de détails biographiques, de commentai-