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  Hic claudor Dantes, patriis extorris ab oris,
  Quem genuit parvi Florentia mater amoris.

Le biographe Feller (t. III, édit. in-8o), après avoir glissé légèrement sur l’ensemble des œuvres de Dante, cite complaisamment l’opinion d’un savant moderne sur l’Enfer : « C’est un salmigondis consistant dans un mélange de diables et de damnés anciens et modernes, d’où il résulte une espèce d’avilissement des dogmes sacrés du christianisme ; aussi, jamais écrivain, même ex professo antichrétien, n’a contribué plus que Dante, par cet abus, à jeter du ridicule sur la religion ; loin que cet auteur ait mis dans son ouvrage la dignité, la gravité et le jugement nécessaires, il n’y a mis que le bavardage le plus grossier, le plus digne des esprits de la basse populace. » La fable le Serpent et la Lime sera toujours une grande vérité.

Plus justes et plus sérieux ont été les hommes de talent qui se sont donné la peine d’étudier Dante intus et in cute, tels que Chabanon, Artaud, Delécluze et Lamennais. À notre avis, pour un poëte comme celui de la Divine Comédie, pas n’est besoin de rompre tant de lances : Dante se défend