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NOTES SUR LE ONZIÈME CHANT


[1] On voit que c’est du pape Anastase II dont il s’agit ici. Il fut accusé d’avoir nié la divinité de Jésus-Christ, suivant en cela les idées de l’évêque Photin, qui avait été condamné pour la même opinion. Ce pontife vivait en 490. Il nous reste de lui une lettre à Clovis où il le félicite sur sa conversion.

[2] La bête ne peut en effet user de fraude, la fraude étant le mauvais usage de la raison.

[3] Qu’on ne passe pas légèrement sur toutes ces distinctions : Montesquieu, liv. XVIII, chap. XVI, réduit toutes les injustices à celles qui viennent de la violence et à celles qui viennent de la ruse. Au livre VIII, chap. XVII, il dit : les crimes véritablement odieux sont ceux qui naissent de la fourberie, de la finesse et de la ruse.

Il y a des chapitres du Traité des délits et des peines et des commentaires de Voltaire sur cet ouvrage, qui ressemblent beaucoup à ce XVe Chant. Consultez la vue générale de l’Enfer, à la tête du volume, pour mieux saisir la distribution que le poëte en fait ici.

[4] Cahors était fameux par ses usuriers. La cour du pape était à Avignon, et les usuriers à sa portée.

[5] On voit par tout ceci combien Dante était supérieur à la philosophie scolastique de son siècle. Ses distinctions sont nettes et sa théologie fort simple. Le début de l’Esprit des lois est le même quant au sens. Au liv. XXVI, chap. I, Montesquieu parle de cette sagesse humaine qui a fondé toutes les sociétés. Il l’appelle droit politique général, et dit que c’est la sublimité de la raison humaine, que de statuer l’ordre et les principes qui doivent gouverner les hommes.