CHANT XI
Dernier coup d’œil sur les hérétiques. — Les deux poëtes marchent vers
le septième cercle. — Division générale de tout l’Enfer, tant de ce
qu’on a vu que des trois cercles qui restent à voir.
Sur les derniers bords de cette vallée, des roches entr’ouvertes s’élevaient en cercle : c’est de là que nos yeux plongèrent sur un théâtre de crimes nouveaux et de douleurs inconnues ; mais le souffle empoisonné que l’abîme exhale par cette noire enceinte me força de reculer vers un grand sépulcre qui s’offrait à nous, avec cette inscription : JE GARDE LE PAPE ANASTASE, QUE PHOTIN ENTRAÎNA DANS SES ERREURS [1].
— Ici, me dit le sage, il faut suivre à pas lents cette pente escarpée, car tes sens ne pourraient tout à coup supporter la vapeur de l’abîme.
— Maître, repris-je, faites que les moments de cette longue marche ne soient pas perdus pour moi.
— J’ai prévu ta pensée, me dit-il ; apprends donc que ces rocs énormes pressent de leur vaste contour trois cercles plus resserrés, et