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pour les papes sur la religion même. Il mourut excommunié et en odeur d’athéisme, en 1250, laissant le monde aussi troublé à sa mort, qu’il l’avait trouvé à sa naissance. On dit que Mainfroi, son fils naturel, l’étouffa dans son lit. Les papes persécutèrent ce fils comme ils avaient persécuté le père.

[8] Octavien Ubaldini, homme de crédit et d’autorité, nommé cardinal par Innocent IV, en 1244. Il fut employé dans des légations importantes ;

et, chose étrange ! il fut attaché toute sa vie aux Gibelins. Si

j’avais une âme, disait-il, je la perdrais pour eux. Ces paroles indiscrètes lui ont valu sans doute la place qu’il occupe ici. On l’appelait le cardinal par excellence.

Peut-être sera-t-on surpris que Dante, qui était Gibelin lorsqu’il fit son poëme, damne ainsi les principales têtes du parti. Mais si on y fait attention, on verra qu’il antidate son poëme, et qu’il se suppose toujours Guelfe en le faisant, parce que ses ancêtres l’avaient été, et qu’il le fut lui-même la première moitié de sa vie. Au reste, on voit partout que ce ne sont pas ses ennemis personnels qu’il damne, mais les ennemis de sa patrie et de l’humanité, papes et empereurs, sans distinction.

[9] Béatrix. Elle conduit Dante au Paradis, et ce poëte y apprend de la bouche de son aïeul tous les événements qui doivent arriver.