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son Grand dictionnaire historique (tome III, p. 176, éd. de 1732), se borne à cette courte notice, dans laquelle nous soulignons les mots qui nous révèlent sa pensée intime ou plutôt celle de l’entourage de ce docteur en théologie :

« Dante Alighieri, un des rares esprits de son temps, grand poëte toscan et bon philosophe, a vécu sur la fin du treizième siècle et au commencement du quatorzième. Il naquit à Florence, l’an 1265 et fut l’un des gouverneurs de cette ville, pendant les factions des Noirs ou Guelfes, et des Blancs qui étaient la plupart Gibelins. Charles de France, comte de Valois, que le pape Boniface VIII avait fait venir l’an 1301 à Florence, pour dissiper les factions dont cette république était horriblement tourmentée, ne put empêcher ou consentit peut-être que les Noirs proscrivissent les Blancs et ruinassent leurs maisons. Dante, qui était de la faction des Blancs, quoique d’ailleurs il fût Guelfe, se trouva du nombre des bannis ; sa maison fut abattue et toutes ses terres furent pillées. Il s’en prit au comte de Valois, comme à l’auteur de cette injustice, et essaya de s’en venger sur toute la maison de France,