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NOTES SUR LE HUITIÈME CHANT


[1] Cette tour est comme un poste avancé sur les bords du Styx. Dès qu’il se présente des âmes à passer, il s’élève au sommet de la tour autant de flammes, pour donner le signal aux démons qui habitent au delà du fleuve, et qui répondent en élevant une autre flamme.

[2] Phlégias, roi des Lapithes, mit le feu au temple d’Apollon, pour se venger de l’affront que ce dieu avait fait à sa fille. Quoique ce héros de la fable se fût vengé légitimement, les poëtes, comme enfants d’Apollon, se sont plu à le damner. Il s’occupe ici à passer les âmes au delà du Styx, mais il ne quitte pas le séjour des vindicatifs.

[3] Argenti était de l’illustre famille des Adhémars ; homme puissamment riche et d’une force de corps prodigieuse, mais d’une brutalité plus grande encore. Boccace en fait mention.

L’exemple de ce Philippe Argenti, homme violent et colérique, aurait dû détromper les commentateurs de l’opinion où ils sont tous que le Styx est le séjour des paresseux. Il est évident d’ailleurs que les paresseux et les colériques ne peuvent être soumis au même supplice ; et que les moins coupables, c’est-à-dire les paresseux, ne peuvent être les plus sévèrement punis : ce qui arriverait s’ils étaient au fond du bourbier. Une raison qui n’est pas moins décisive, c’est que Dante a placé tous les paresseux en purgatoire.

[4] C’est ici comme la forteresse des Enfers avec sa nombreuse garnison. Il faut observer que le grand espace que nous avons parcouru n’est que le vestibule des Enfers, rempli au delà de l’Achéron par les âmes tièdes ; et en deçà, par les Limbes, les amants, les