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NOTES SUR LE SEPTIÈME CHANT


[1] Ces démons qu’on trouve dans chaque cercle, et qui sont l’emblème de quelque vice, ont toujours leurs noms pris de la fable, ce qui est bizarre dans un poëme chrétien. Le cri de Pluton est un cri de surprise en voyant un homme vivant. Virgile, pour lui en imposer, lui rappelle le crime et la chute de Lucifer, et nomme ce crime superbo stupro ; expression fort belle, en supposant que Satan eût commis une sorte de viol en s’élevant contre son Créateur. On a affaibli cette expression à dessein, en lui substituant celle de rébellion.

[2] Les prodigues et les avares se font ici un mutuel enfer ; et le poëte imite, par la fatigue harmonieuse de son style, les perpétuels débats de ces malheureux.

[3] Ici, le poëte fait allusion à cette vieille tradition de l’avarice des gens d’Église.

[4] Ce cri est : Pourquoi les enfouis-tu, et pourquoi les dissipes-tu ?

[5] Le texte porte un sens très-vague : C’est un empire de dessus que l’avarice exerce sur les enfants de l’Église. Dans la traduction, l’avarice compte et marque les têtes de ses esclaves.

On conçoit bien pourquoi les avares ressusciteront les mains fermées ; cette attitude convient à l’avarice : mais pour entendre pourquoi les prodigues paraîtront avec des cheveux raccourcis, il faut se rappeler qu’en Italie, et dans tout gouvernement féodal, un homme qui avait dissipé son bien, et qui était obligé, pour vivre, d’entrer au service d’un autre, se coupait les cheveux, en signe de dégradation. Raccorcierolle atitolo di serva. (Gierusalemme liberata.)