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l’extrême fidélité serait une infidélité extrême : summum jus, summa injuria. (Note du chant xxxi.)

La traduction de Rivarol parut en 1783 ou 1785 (Paris, Didot, in-8o) ; l’éditeur de 1808 des Œuvres de Rivarol (Paris, 5 vol. in-8o), parlant du poëme de l’Enfer, appréciait comme suit le travail ingénieux du traducteur :

« Sa grande réputation, ou pour mieux dire, le culte dont il jouit, est un problème qui a toujours fatigué les gens de lettres : il serait résolu si le style de cette traduction n’était point au-dessous, je ne dis pas de ce poëte, mais de l’idée qu’on s’en forme. Il est bon d’avertir que cette traduction a été communiquée à quelques personnes. Celles qui entendaient le texte demandaient pourquoi on ne l’avait pas traduit mot à mot ? pourquoi on n’avait point rendu les termes surannés, barbares et singuliers, par des termes singuliers, barbares et surannés ; afin que Dante fût exactement pour nous ce qu’il était pour l’Italie, et qu’on ne pût le lire que le dictionnaire à la main ? Nous renvoyons ces personnes à une traduction de Dante qui fut faite et rimée sous Henri IV, par un abbé