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AVANT-PROPOS

La législation française sur les lieux de sépulture ne marque point ceux-ci du caractère essentiellement privé qui leur était propre en droit romain. Déjà affaibli au temps des empereurs, ce caractère disparut avec le Christianisme, Le choix de la sépulture n’est plus abandonné au libre arbitre du citoyen : les inhumations se groupent autour des restes des martyrs comme elles s’étaient réunies dans les catacombe pendant le temps des persécutions ; le cimetière s’établit avec sa pensée consolante d’union après la mort entre les frères d’une même religion. Ce nouvel ordre de choses nécessita forcément l’intervention directe de deux agents qui devaient avoir leur influence respective, la puissance ecclésiastique et le pouvoir civil : la première déterminant les règles canoniques à suivre dans une matière qui par tant de côtés se rattache à l’ordre spirituel ; le second assurant, par son contrôle et ses règlements, l’intérêt général de police et de salubrité qui se trouve enjeu.

Il serait intéressant de rechercher comment, avec l’alliance sincère de ces deux agents, le régime des inhumations fut pratiqué dans l’ancien droit. Malgré la lumière qui rejaillirait