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NOTES.

NOTE (a) — Page 4.

Le son est une sensation produite sur l’organe de l’ouïe par le mouvement vibratoire des corps sonores.

Le son musical se distingue du bruit, en ce que l’on peut en mesurer exactement la hauteur, tandis qu’on ne peut apprécier la valeur musicale d’un bruit.

Le son musical possède trois qualités spéciales : la hauteur, l’intensité et le timbre.

La hauteur est le résultat du plus ou moins grand nombre de vibrations produites dans un temps donné : plus il y a de vibrations, plus le son est aigu.

L’intensité, ou la force du son, dépend de l’amplitude des vibrations.

Le timbre est cette qualité particulière du son, qui fait que deux instruments différents ne peuvent être confondus entre eux, quoique produisant chacun un son de même hauteur et de même intensité L’oreille la moins exercée distingue facilement le timbre d’un violon de celui d’une trompette ou d’un hautbois. La cause du timbre n’est pas encore bien connue.

NOTE (b). — Page 9.

Le nom des six premières notes — UT — RÉ — MI — FA — SOL — LA — est tiré de la première strophe de l’hymne à St Jean-Baptiste dont voici le chant.

HYMNE DE St JEAN
telle qu’elle se chantait anciennement.
tirée d’un ancien manuscrit conservé dans la bibliothèque du Chapitre de Sens.[1]

\new GrandStaff \with {
  \remove Span_bar_engraver
} \new Staff {
  \relative c' {
    \cadenzaOn
    c1^\markup{\italic\tiny"Notation moderne."} d f d e d \bar "|"
    d d c d e e \bar "|"
    e f g e d e d d \bar "|"
    f g a g f d d \bar "|"
    g a g e f g d \bar "|"
    a' g a f g g g \bar "|"
    g f d c e d \bar "|."
  }
}
\addlyrics {
  \lyricmode {
    Ut que -- ant la -- _ xis
    Re -- so -- na -- re fi -- bris
    Mi -- _ -- _ ra ges -- _ to -- rum
    Fa -- mu -- li tu -- _ o -- rum
    Sol -- _ -- _ ve pol -- lu -- ti
    La -- bi -- i re -- _  a -- tum
    Sanc -- _ te Io -- ha -- nnes
  }
}
\midi {
  \context {
    \Score
    tempoWholesPerMinute = #(ly:make-moment 100 1)
  }
}

Cette désignation syllabique fut imaginée comme moyen mnémonique par Guido ou Gui, moine de l’Abbaye de Pompose, qui naquit à Arezzo en Toscane vers la fin du Xe siècle.[2]

Auparavant les notes étaient désignées par des caractères alphabétiques.

A B C D E F G
la si ut mi fa sol

NOTE (c). — Page 11.

La portée de cinq lignes, seule en usage dans la notation moderne, n’est qu’un fragment de la portée générale de onze lignes (portée fictive) sur laquelle on pourrait placer presque tous les sons contenus dans la voix humaine, depuis la plus grave jusqu’à la plus aiguë.

Ex.
  1. J.-J. Rousseau, Dictionnaire de musique.
  2. Les italiens ont substitué, pour solfier, la syllabe do à la syllabe ut, dont ils trouvaient le son trop sourd. Cet usage s’est également établi en France.