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213. Le rhythme est une des principales richesses de la musique moderne, et la recherche de rhythmes neufs et originaux est une grande préoccupation pour le compositeur. Ses combinaisons peuvent être variées à l’infini, et les partitions des maîtres abondent en admirables exemples.[1]

214. Parmi les formes rhythmiques, nous en citerons deux fort importantes et qui ont été dénommées, ce sont : la syncope et le contre-temps.

DE LA SYNCOPE.

215. La syncope est un son articulé sur un temps faible ou sur la partie faible d’un temps, et prolongé sur un temps fort ou sur la partie forte d’un temps.

Ex.

\relative c'' {
  r4 c2 b4~
  b a2 d4~
  d g2 r4\bar "|."
}
[2]

Sons articulés sur le 2e et le 4e temps, (temps faibles), et prolongés sur le 1er et le 3e temps, (temps forts).

Ex.

\relative c'' {
  r8 c4 b d g,8~
  g e'4d a b8~
  b^"etc."
}

Sons articulés sur la 2e partie de chaque temps. (partie faible), et prolonges sur la 1re partie. (partie forte).

216. Lorsque les deux parties de la syncope n’ont pas la même durée, on la nomme syncope irrégulière.

Exemples.


\relative c'' {
  \time 3/4
  r4 c2~
  c4 e2~
  e4 a,2~
  a4 c2~
  c4^"etc."
}
[3]


ou bien


\relative c'' {
  \time 3/4
  r4 r c4~
  c2 e4~
  e2 a,4~
  a2 c4~
  c2^"etc."
}
  1. Voyez entre autres, le début de l’ouverture de Moïse, que Rossini citait lui-même, comme étant une de ses heureuses trouvailles rhythmiques.
  2. Dans la musique ancienne, on écrirait, en la coupant par la barre de mesure, la note syncopée dont la deuxième partie appartient à la mesure suivante.
    Exemple.

    Mais pour plus de clarté, elle s’écrit aujourd’hui comme ci-dessus, en employant la liaison.

  3. Anciennement cette syncope irrégulière s’écrivait ainsi :