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Armand, ému.

Mais, maintenant…

Adolphe, de même.

Oui, maintenant…

Armand.

Ce serait intolérable !… Tu lui diras, n’est-ce pas, que j’aurais voulu lui faire mes adieux… mais que je souffrais trop… Tu pourras ajouter que je ne lui en veux pas.

Adolphe, de mauvaise humeur.

Oh ! je connais le boniment.

Armand, lui tendant les mains.

Allons, adieu, mon vieux, je n’ai que le temps de faire ma malle. Je te remercie de tout ce que tu as fait… de tout ce que tu as voulu faire pour mon bonheur.

Adolphe, éclatant.

Il s’agit bien de toi, sacrebleu !… Ton bonheur ah bien oui ! je me fie à toi pour cela !… mais c’est que tu étais un bon parti, animal !… bien élevé, beau garçon, riche et délicat avec les femmes !…

Armand, avec un sourire navré.

Quel malheur que tu sois seul à le penser. Allons, adieu. Elle peut revenir et je ne veux pas la revoir. Mon Dieu, c’est elle, laisse-moi !…