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tré, il y a un instant, je venais te dire que je suis entièrement à ta disposition pour notre voyage. Je venais même te supplier, de partir aujourd’hui.

Adolphe.

Au diable le voyage ! Je n’ai jamais eu l’intention de voyager. J’ai horreur de cela moi, les colis, les sleeping cars, le mal de mer !

Armand.

Comment, tu n’avais pas l’intention.

Adolphe.

Jamais de la vie ! J’avais imaginé cela pour t’envoyer ici faire ta paix et ta cour. C’était si simple, si facile et si… inévitable, enfin !

Armand.

Eh bien ! tant pis, je partirai seul. Il n’est pas trop tard. (Regardant sa montre.) J’ai une heure pour aller prendre le train de New-York.

Adolphe.

Et tu vas rejoindre le transatlantique.

Armand.

Oui. Tu comprends que je ne puis pas rester. Tant que j’ai eu cet espoir…

Adolphe, soucieux.

Oui, oui…