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rain paresseux que vous faites ! Tenez, vous allez m’aider à faire mon bouquet. Voulez-vous m’enlever mon chapeau. (Adolphe le prend par les bords.) Non, non ! pas comme cela ! C’est noué ici… sous le menton.

Adolphe, dénouant doucement les brides.

Comme ça ?

Irène.

Bien ! (Déversant les fleurs sur la table.) Ouf ! qu’il fait chaud ! Prenez les feuilles. Vous me les fournirez à mesure que je les demanderai. Ces œillets sont-ils beaux !… Sentez-moi cela !… hein !… J’en ai comme cela de trois couleurs.

Adolphe, avec admiration.

Franchement, mademoiselle, cette course matinale ne vous a pas fait de tort ! Un coloriste tant soit peu partial soutiendrait que ces fleurs pâlissent…

Irène, souriant.

Chut ! donnez-moi une feuille. Faites votre devoir et tenez-vous tranquille.

Adolphe.

Oui, voilà comme je suis traité. Vous oubliez, mademoiselle, que vous me devez le respect ; que je vous ai vue haute comme cela…