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Irène, dans la coulisse.

Bon voyage !…

Armand.

Vous ne viendrez pas ?

Irène dans la coulisse.

Non, merci, il fait trop chaud !


Scène V.

Armand seul. Il demeure immobile pendant un moment et réfléchit profondément ; à la fin il étouffe un juron et fait un violent geste de colère.

C’est sa faute aussi lui ! S’il ne m’avait entré cette idée dans la tête… ai-je été assez ridicule ? Me suis-je assez obstiné à croire que son dédain n’était qu’une feinte, et à le lui laisser voir. Aussi me suis-je vu tour à tour traité de fat, de maladroit et de respectable !… S’est-elle assez moquée de moi, la méchante !… C’est comme si elle eût fait exprès de déployer toutes les grâces de ses dix-sept ans fleuris, rayonnants, adorables et de me crier avec sa cruelle mutinerie : Tu vois cela ?… eh bien, ce n’est pas pour toi !… Non, elle n’est pas pour moi cette exquise enfant. De tels bonheurs n’arrivent pas… Elle appartiendra peut-être à un ingrat ou à un imbécile qui ne saura pas l’apprécier ! (Passant sa main sur son front comme pour en