Page:Dandurand - Rancune, 1896.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 27 —

Irène.

Ses amis ?… Bon ! vous avez les pieds pris dans ma laine bleue ! Franchement, vous manœuvrez assez mal pour un grand garçon… Mais, c’est que vous êtes complètement pris dans mes filets !

Armand.

Le regrettez-vous ?

Irène.

Dans le moment, puisque vous me mettez mes filets, c’est-à-dire ma laine bleue, hors de service.

Armand, qui cherche à se dégager.

Vous ne m’aimez donc pas du tout, petite cousine ?

Irène, riant.

Mais si ! Dites donc, cousin, vous êtes bien sentimental ce matin. Je vous ai fait ma déclaration déjà, mais je vais la réitérer puisque vous êtes si incrédule : je vous aime comme toute petite cousine bien née doit aimer son grand et respectable cousin.

Armand.

Pas davantage ?

Irène.

Excusez du peu, c’est de bon cœur ! (Armand lui donne la laine qu’il a pelotonnée ; elle la jette dans son panier.) Là ! c’est assez travailler… Je m’en vais courir les bois. Vous ne savez pas comme c’est ravigotant cet air du matin !…