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Armand.

Et si j’étais malade, dangereusement malade ?

Irène.

Je vous enverrais porter des bouillons, des confitures aux prunes. J’adore ça les confitures aux prunes ; vous ?… enfin des douceurs, comme on dit.

Armand.

Rien que cela, petite cousine ?

Irène.

Comment, rien que cela ? Vous êtes bien exigeant. Il ne faut pas attendre des actes héroïques d’une « enfant. »

Armand, fait un mouvement à cette insinuation, puis se renversant dans son fauteuil.

Décidément vous ne me laissez aucune de mes illusions. J’étais assez fou pour me figurer que je comptais un peu pour vous.

Irène.

Un peu !… Oh ! cousin, beaucoup !

Armand.

J’espérais, petit cœur de roche, que je vous manquerais peut-être quand je serai parti.

Irène.

Parti ? où ça ?

Armand, se tournant vers elle, étonné.

Vous le savez bien…