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Adolphe.

À qui donc ?

Irène fait une moue d’impatience.

Hum !… À qui vous voudrez !


Scène III.

Irène, seule.

Je ne sais ce qu’ils ont à me tourmenter avec cet éternel cousin !… J’ai envie de ne plus le regarder ; comme cela, ce sera fini !… Ce qui est suprêmement agaçant, c’est que tout le monde, a dans la tête que je l’adore ! Non, c’est insupportable. On pense donc que mon indifférence à son égard n’est qu’une pose !… Et pourtant ! (Elle va distraitement vers le secrétaire, prend un portrait qu’elle regarde d’abord machinalement, puis avec attendrissement.) Pourtant ! (Rejetant le portrait.) Non !… non ! Il ne faut… Je ne l’aime pas !… Il ne manquerait plus maintenant que parrain se mît à le persuader que j’en raffole !… Mais, c’est qu’il le croirait, l’insolent !… Ne disait-il pas, l’année dernière, rien qu’à l’idée ridicule que je pouvais penser à lui : « J’ai une répulsion instinctive pour les fillettes de seize ans et les petites pensionnaires ! » Heureusement que ces mêmes pensionnaires ont en horreur les vieux cousins célibataires dont personne n’a voulu !… (Regardant par la fenêtre.) Mon Dieu ! le voilà !