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Irène.

Voyons, d’où sortez-vous ? Il y a longtemps qu’on vous attend ici.

Adolphe.

D’où je sors ? Je ne sors pas du tout, je rentre. Voilà quinze jours que je suis dehors.

Irène.

Ah oui, les manœuvres ; c’est du véritable héroïsme que de manœuvrer avec ce soleil de plomb sur la tête. Je ne sais comment vous pouvez y résister. Tenez, moi, j’adore pourtant courir la campagne…

Adolphe.

Toute seule ?

Irène.

Comment toute seule ?… Ça dépend… enfin ce n’est pas la question. Je vous dis que dans mes courses de tous les jours, ma préoccupation constante est d’éviter le soleil…

Adolphe.

Quel soleil ?

Irène, après une pause, souriante.

Mon Dieu, le vrai, il n’y en a qu’un pour moi, vous savez bien cela.