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Adolphe

Achève ! achève !… tu te trahis, mon cher. (Armand embarrassé lève les épaules.) Eh bien, tiens ! que me donnes-tu si je te relève la cause de ta disgrâce ?

Armand.

Tu sais quelque chose ?

Adolphe.

Te souviens-tu avoir déjà écrit une opinion sur ta séduisante cousine ?… Et remarque bien, mon fils, que si les écrits restent, les bêtises courent… Non ! Tu as eu un mot malheureux.

Armand.

Quoi ? Quel mot ?…

Adolphe.

À cette époque tu avais certaine toquade en tête. Tu aurais soutenu que tous les yeux bruns du monde, fussent même ceux d’Irène, n’étaient que de misérables nébuleuses auprès de la paire d’yeux bleus alors en faveur. Il y avait longtemps aussi que tu n’avais vu ta cousine, et… la chrysalide n’avait pas attendu ta permission pour devenir un adorable papillon.

Armand.

Mais enfin ! Qu’ai-je dit ?…